Wiping the Tears – Essuyer les larmes
Rina Sherman
Les années Ovahimba – The Ovahimba Years
SD, 75 min, 2012
Version française, English Version
Un procès d’adultère en droit coutumier entre une femme son mari et son ami dans lequel la richesse du bétail est au cœur du débat.
Un film sur une femme, son mari et un ami impliqués dans un procès d’adultère en droit coutumier et les conséquences profondes qu’il a eues sur eux et leur communauté. Les bovins, en particulier, sont essentiels à la discussion, car ils représentent une source de revenus très appréciée dans cette culture de l’élevage de vaches.
En 2003, Rina Sherman a étendu ses recherches aux provinces de Cunene et Namibe, dans le sud-ouest de l’Angola, où elle a documenté la culture des peuples de langue Otjiherero, les Ovahakaona, Ovadhimba, Ovagambwe, Ovakuvale, Ovatwa… Pendant son séjour à Namibe, dans la province de Cunene en Angola, elle a réalisé une documentation photographique et vidéo exhaustive de l’art funéraire Mbali. Rina Sherman a collecté des fonds et coordonné la construction d’un centre de ressources communautaires à Etanga, qui a été achevé en 2004.
Essuyer les larmes nous transporte au sein de la communauté Ovahimba d’Etanga, un village situé au nord-ouest de la Namibie, au cœur d’un problème de famille et de société entre une femme, Vuaanderua, son mari, Kandanda Tjongora, et son ami, Kamboo Mukuru, et du procès qui les opposent, dont les conséquences risquent d’être dramatiques tant pour eux que pour leurs familles respectives et leur communauté. Au centre de cet enjeu, il y a le bétail, source de richesse dans la culture Ovahimba.
Au travers de leurs témoignages attendrissants et parfois troublants, les trois protagonistes nous livrent avec une émotion forte chacun sa propre version des événements tragiques qui ont bouleversé leurs vies. Puis, lors du procès de droit coutumier en plusieurs audiences qui suit, ils racontent cette relation passionnelle à trois vécue depuis plusieurs mois.
Ces audiences permettent aux anciens présents lors du procès de rappeler des coutumes en droit de mariage, droits des femmes et partage des bœufs. Ou encore aux autres hommes, plus jeunes, de se moquer ouvertement du mari cocu, de l’ami qui a perdu tout son troupeau pour l’amour d’une femme ou encore de l’épouse qui aura finalement risqué de perdre mari et ami. A travers cette histoire tout à la fois tragique, poignante et drôle, ce sont quelques usages clefs de la culture Ovahimba qui se révèlent.
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Le procès en droit coutumier, qui s’est déroulé pendant quelques semaines, pour déterminer si le couple marié allait se séparer ou rester ensemble, était très réglementé avec des règles sur qui était autorisé où et quand, en gardant les témoins à l’écart, et des contre-interrogatoires détaillés.
Il y avait beaucoup de vent pendant les audiences et mon appareil photo était réglé en mode automatique, de sorte que les figures et les visages ressortent en contraste avec les arrière-plans presque brûlés par la lumière hivernale crue à laquelle les gens tournent inévitablement le dos, ce qui rend techniquement impossible une exposition correcte des teintes de peau plus foncées. À un moment donné, j’ai entendu l’un des anciens chuchoter à l’oreille de son camarade de groupe : « Son cœur brûle toujours pour elle ».