Rina Sherman

Villes & Ailleurs : tableaux mouvants

Héritages et métamorphoses des tableaux vivants

Dans Cities & Elsewhere, une collection de tableaux mouvants, je m’inspire de l’héritage des tableaux vivants de Louis XIV, des « images vivantes » d’influence Delsartienne, et des pratiques ultérieures des poses plastiques, ainsi que des traditions visuelles de la peinture de paysage et de la photographie de paysage précoce. Mon expérience en tant qu’artiste performeuse avec Possession Arts à Johannesburg au début des années 1980 nourrit également les scènes filmées et figées dans Cities. Nos tableaux vivants, tels que Schreber’s Chicken et Rain, Steam and Speed, étaient des performances scéniques explorant la transformation des moments quotidiens et des actions durationales, influencées par des artistes tels que Philip Glass, le Wooster Group, Elizabeth LeCompte, Spalding Gray et Benjamin Patterson.

Dans les deux premières pièces de Cities, les images présentent des paysages quotidiens avec peu ou pas de mouvement et un son minimal : la fermeture discrète d’une porte, le cri d’un goéland qui passe, des pas qui s’éloignent… Avec le temps, l’interaction entre le film, la peinture et la photographie modifie la référence à la réalité quotidienne, introduisant d’autres dimensions de l’existence dans le cadre. Les tableaux vivants émergent de cette transformation, métamorphosant le paysage immobile en une narration vivante — un geste chorégraphié se déployant en temps réel.

Anses de Paimpol et de Saint-Malo

Pendant des années, on m’a encouragée à visiter la Bretagne, suggérant qu’en venant d’Afrique, je serais fascinée par les « paysages sauvages » de la région. Ils devaient imaginer le littoral atlantique, car il n’y avait rien de sauvage à glisser lentement dans la baie de Paimpol par une journée sans vent, où les scènes se déroulaient comme au ralenti — de minuscules îlots et des phares évoquant les décors mouvants du film Farinelli (1994). À mesure que la journée se termine, le silence de la nuit imminente accentue les couleurs et l’atmosphère, avec la baie de Saint-Malo baignée dans des teintes de rose flamingo vibrantes.

À travers cette collection, j’explore mon lien profond avec le paysage dans une série de cine-poèmes urbains et ruraux. À l’instar du fleuve d’Héraclite, où l’eau n’est jamais la même, le mouvement de ces paysages s’étend à l’infini — constamment en évolution, jamais statique.

Dans les deux premières pièces de Cities, les images présentent des paysages quotidiens avec peu ou pas de mouvement et un son minimal : la fermeture discrète d’une porte, le cri d’un goéland qui passe, des pas qui s’éloignent… Avec le temps, l’interaction entre le film, la peinture et la photographie modifie la référence à la réalité quotidienne, introduisant d’autres dimensions de l’existence dans le cadre. Les tableaux vivants émergent de cette transformation, métamorphosant le paysage immobile en une narration vivante — un geste chorégraphié se déployant en temps réel.

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